Les services écosystémiques au service de l'alimentation, avec Marie-Charlotte Anstett

C’est l’histoire de producteurs bourguignons qui, après plusieurs années de pratiques agricoles conventionnelles, ont commencé à remarquer que quelque chose clochait dans leurs vergers 🌳.

Leur production de noir de Bourgogne – ce fruit à l’origine de la célèbre crème de cassis – chutait, inexorablement, année après année.

Pour les producteurs, le coupable semblait évident : la cochenille, un parasite redouté capable de ravager des cultures entières.

Mais peu à peu, un doute s’est installé. Et si ce n’était pas ça ?

Pour en avoir le cœur net, ils décident de faire appel à des spécialistes pour comprendre, enfin, ce qu’il se passait vraiment.

C’est là que Marie-Charlotte Anstett, écologue et chercheuse au CNRS à l’Université de Bourgogne, intervient.

En fouillant dans les données des années 80, elle met la main sur un indice clé : à l’époque, les vergers de cassis étaient peuplés d’une petite abeille sauvage rousse, Andrena fulva 🐝.

Elle décide alors de se rendre sur le terrain pour vérifier ce qu’il en reste.

Son verdict tombe rapidement : l’abeille avait quasiment disparu.

Abondante il y a quarante ans, Andrena fulva s’est éteinte peu à peu du territoire. À force de voir les rendements baisser, les producteurs se sont habitués, persuadés que le problème venait d’ailleurs.

Pourtant, la cause se trouvait juste sous leurs yeux : les pesticides.

Pensés pour protéger les cultures et augmenter les récoltes, ils avaient fini par éliminer leurs meilleurs alliés :

➡️ Les pollinisateurs.

➡️ Les parasitoïdes, ces insectes appelés “auxiliaires de cultures” introduits pour réguler la cochenille.

Plusieurs mois ont passé, et des transformations ont alors commencé à s’opérer : introduction d’espèces d’abeilles d’élevage (les osmies), plantation de fleurs sauvages dans les entre-rangs de cassis, diminution drastique de l’utilisation de produits chimiques…

Les résultats se sont rapidement fait sentir :

▶︎ Augmentation de 30% à 40% de la production dans les vergers grâce à l’introduction des abeilles d’élevage.

▶︎ Retour de 80 espèces d’abeilles sauvages dans les vergers, en faible nombre pour le moment.

C’est l’histoire que viendra nous raconter Marie-Charlotte Anstett, écologue et chercheuse au CNRS.

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📣 Au programme

• Le rôle des services écosystémiques dans l’agriculture
• L’histoire des producteurs de cassis
• Quels bénéfices à réintroduire la biodiversité dans sa chaîne de valeur
• Les nouvelles filières à transformer

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